13-21 nov 2015: Neuvaine pour la paix au Burundi INVITATION DE MAC BURUNDI
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Neuvaine pour la paix au Burundi en préparation de la Fête du Christ Roi, Prince de la Paix
Thème : « Heureux les artisans de paix » (Mt5,9)
La Fête du Christ Roi est une fête chrétienne, instituée par le Pape PieXI en 1925, par l’encyclique Quas Primas, afin de mettre en lumière l’idée que les nations devraient obéir aux lois du Christ. C’est un Roi qui doit se sacrifier pour sauver l’humanité. Sa royauté est universelle, son règne est un règne de justice, de droit, d’amour, de vérité , de bonheur et de paix.. Ceci est exprimé déjà par le prophète Jérémie :« Voici venir des jours déclare le Seigneur, où je donnerai à David un Germe juste : il règnera en vrai roi, il agira avec intelligence, il exercera le droit et la justice » (Jér 23,5). Son règne est aussi celui de grâce (regnum gratiae), ici bas et qui se rapporte à l’Eglise militante, du règne de gloire (regnum gloriae), qui rapporte à l’Eglise triomphante « ecclesiae triumphans », laquelle rassemble ceux qui sont au paradis (voir Google). Les rois de la terre devraient prendre le modèle sur ce règne du Christ qui ne cherche que le bien de l’ensemble de la famille humaine et il est difficile d’atteindre le bien sans sacrifice. Ainsi en nous préparant à la Solennité du Christ Roi, Prince de la Paix devons nous méditer sur les conditions, les bases et les piliers de la paix dans notre pays qui est meurtri par les violences.
1er jour
La paix va de pair avec le respect de la vie et de la dignité humaine
– « Qu’as-tu fait ? … La voix du sang de ton frère crie du sol vers moi. » (Gn 4, 6-12)
– « A chacun je demanderai compte de la vie de son frère. » (Gn 9, 5-6) La rencontre profonde avec la personne du Christ nous oblige de considérer l’autre et la société autrement c’est-à-dire à la lumière de la foi et de l’Evangile ; l’autre est mon frère et ma sœur. La société devient une famille de frères et de sœurs.
L’Eglise ne peut donc abandonner l’homme dont le destin, c’est – à – dire le choix, l’appel, la naissance et la mort, le salut et la perdition, sont liés de façon étroite et indissoluble au Christ.
Annoncer le Christ, c’est donc révéler à l’homme sa dignité inaliénable que Dieu a racheté par l’Incarnation de son Fils unique parce qu’il a cette dignité incomparable, l’homme ne peut vivre dans des conditions de vie sociale, économique, culturelle et politique infra-humaines.
Voilà le fondement théologique du combat pour la dignité humaine, pour la justice et la paix sociale, pour la réconciliation, pour la promotion humaine, le développement intégral de tout homme et tout l’homme.
Le concile Vatican II précise que « De plus tout ce qui s’oppose à la vie elle-même, comme toute espèce d’homicide, le génocide, l’avortement, l’euthanasie et même le suicide libéré tout ce qui constitue une violation de l’intégrité de la personne humaine, comme les mutilations, la torture physique, les déportation ou morale, les contraintes psychologiques, tout ce qui est offense à la dignité de l’homme comme les conditions de vie sous-humaines, les emprisonnements arbitraires, les déportations, l’esclavage, la prostitution, le commerce des femmes et des jeunes ; ou encore les conditions de travail dégradantes qui réduisent les travailleurs au rang de purs instruments de rapport sans égard pour leur personnalité libre et responsable : toutes ces pratiques et d’autres analogues sont, en vérité, infâmes. Tandis qu’elles corrompent la civilisation, elles déshonorent ceux qui s’y livrent plus encore que ceux qui les subissent et insultent gravement à l’honneur du créateur [1]»
Dans sa quête des conditions de vie de plus en plus humanisantes, le Burundi ne doit pas perdre de vue la primauté qui revient à l éthique. C est dire que les quêtes et les conquêtes des hommes doivent, d abord et avant tout, répondre au caractère sacré de la personne humaine et se soumettre au tribunal de la conscience tant individuelle que collective.
Plus que jamais, il est nécessaire de faire prendre conscience de la prééminence de la personne humaine sur les choses et les pouvoirs[2] par le biais de la formation des consciences. La personne humaine revêt une valeur et une dignité qui dépassent les appartenances ethniques et politiques, ainsi que les associations et autres alliances. D’où l’importance de l’éducation des consciences pour que la vie humaine soit considérée comme sacrée et comme le premier droit de l’homme. Celui qui tue une autre personne nie finalement sa propre humanité, il chosifie l’autre et se chosifie lui-même. Il s’investit donc pour sa propre mort et, en même temps, il nie Dieu dont l’homme est l’image. Et il est par-là un athée qui s’ignore. S’il y a un relativisme culturel, s’il y a un relativisme politique au niveau des régimes à adopter, les valeurs morales ne sont pas relativisables ; les commandements de Dieu ne sont pas négociables. En ce sens, il est par conséquent nécessaire d’insister sur la complémentarité des personnes et des projets de société, surtout en matière politique, car la vérité tout entière transcende les visions partielles que les individus et les groupes peuvent avoir. C’est à cause de l’absolutisation du relatif en effet, que les dirigeants s’arrogent le droit de semer même la discorde pour conquérir le pouvoir ou pour s’y maintenir.
(+ Rosaire / Mystères glorieux // Sacrement de réconciliation)
2ème jour:
La paix est le fruit de la justice et du droit
Parole de Dieu : « Apprenez à faire le bien, recherchez la justice » , Is 1, 11-20
– « On t’a fait connaître, ô homme, ce qui est bien : … respecter le droit, aimer la fidélité» (Mi 6, 8)
Il ne s’agit pas d’une notion abstraite. La justice doit non seulement fonder ou inspirer la paix, mais elle doit régler les relations entre les personnes, les groupes sociaux et les Etats. Une société ordonnée bienfaisante, doit se reposer sur la justice, c.à.d. sur le respect effectif de ces droits, et l’accomplissement loyal de ses devoirs (1).
La justice et son histoire entre les hommes
Les textes prophétiques présentent un relief particulier pour la justice et le droit parce qu’ ils montrent l’ unité entre la justice et le culte rendu à Dieu. On parle « d’ anti-culte » des prophètes. En vérité, les prophètes prêchent sans cesse le culte à Yahvé, mais ils sont angoissés par la dissociation qui menace toute la vie religieuse. Cet aspect est souligné en Amos 5, 4-7 ; Isaië1, 11-17 ; Michée 6, 6-8 ; Jérémie 7, 4-7 ; Isaië58, 3-11. Le message des prophètes est d’ autant plus incisif que du peuple élu ressurgit l’exploitation du frère par le frère.
En résumé dans l’ Ancien Testament, les prophètes après Amos, n’ arrêtent pas de rappeler, avec une force toute particulière, les exigences de la justice , du droit et de la solidarité, et de porter un jugement extrêmement sévère sur les riches qui oppriment le pauvre. Ils prennent la défense de la veuve et de l’ orphelin. Ils profèrent des menaces contre les puissants : l’ accumulation d’ iniquités ne peut que conduire aux plus terribles châtiments. Voilà pourquoi la fidélité à l’ alliance ne peut se concevoir sans la pratique de la justice. La justice de Dieu et la justice vis à vis des hommes sont inséparable. Dieu est le défenseur et le libérateur du pauvre. Il est impossible de plaire à Dieu si l’on n’ est pas solidaire avec les exclus, les pauvres parce que Dieu lui aussi leur est solidaire. C’est dans ce sens qu’on peut dire que le « péché, c’est l’injustice et le Saint , c’est le juste »
Dans le NT, les exigences de justice s’enracinent dans les béatitudes. La justice suppose la vie nouvelle de la conversion, qui doit se réaliser d’ abord à l’intérieur de l’homme mais sans négliger pour autant ses expressions visibles dans le social et le communautaire. Pour répondre aux exigences de la justice et de l’équité, il faut s’efforcer vigoureusement, dans le respect des droits personnels et du génie de nos pays, de faire disparaître le plutôt possible, l’écart entre les pauvres et riches ; si non il y aura des violences et des guerres entre les riches et les pauvres.
En réalité, c’est le propre de la justice de veiller attentivement à assurer l’équilibre entre les droits et les devoirs, de même qu’à encourager le partage des coûts et des bénéfices. La justice restaure, elle ne détruit pas ; elle réconcilie, elle ne pousse pas à la vengeance. Sa racine la plus profonde, tout bien considéré, se situe dans l’amour, qui trouve son expression la pus significative dans la miséricorde. C’est pourquoi la justice sans l’amour miséricordieux devient froide et cassante En effet, les injustices dans la répartition des biens et dans le statut des personnes engendrent les conflits inexplicables. Sans la juste répartition des fruits de l’effort commun, et d’autres biens de la terre ou de la nation, les personnes ou les[3] groupes sociaux ne peuvent s’identifier à la nation ou à un territoire et ne seront pas motivés pour défendre ce qu’ils pensent être le privilège des possédants, Mais plus encore que le respect des biens, de l’avoir, la justice exige le respect de l’être, de la dignité et de l’égalité foncière des personnes. (cfr. P.t. n° 92). La jalousie et les rivalités mènent au désordre et à toutes sortes d’actions mauvaises… D’où viennent les guerres, les conflits entre vous ? » (Jc 3, 16 – 4, 1-3)
– « (+ Litanies au Sacré Cœur de Jésus)
3ème jour
La paix demande d’avertir le peuple du danger du péché et du mal
– « Si tu ne parles pas au méchant pour le mettre en garde contre sa mauvaise conduite, afin qu’il vive, il mourra de son péché mais c’est à toi que je demanderai compte de son sang. » (Ez 3, 17-21).
Les problèmes sociaux, économiques ou politiques ne se réduisent pas à leurs seuls aspects techniques. Le social est un problème humain qui a aussi des dimensions éthiques[4]. Même dans les domaines essentiellement techniques, la foi forme la conscience de l’homme pour lui permettre d’assurer ses engagements historiques d’ordre social, politique et économique en renforçant le sens moral des personnes (MM 195, RN 12; QA 32) pour prendre conscience de ce qui ne convient pas. Donc l’Eglise doit parler pour aiguiser les consciences.
Les problèmes sociaux ont leur origine et leur racine dans le péché des hommes, dans la déchristianisation de la société ( QA132,)&135 et dans l’oubli des valeurs spirituelles (MM 176. Notre organisation économique et politique ignore et même contredit les exigences morales (AQ 88 , MM 11). On peut parler d’ une “situation de péché”.L’Eglise ne peut pas ne pas intervenir.
. En plus des problèmes socio-économiques et politiques concernent l’Eglise, parce que les conditions de vie inhumaines empêchent la réalisation de la personne humaine, sa vocation au développement et au salut total ; elles supposent un grand mépris de la personne humaine et génèrent une vision et une conception matérialistes de la vie[5] . Ce qui permet à l’Eglise alors d’intervenir pour plaider pour ceux qui n’ont pas de voix.
Afin; l’Eglise à travers le Magistère, a l’obligation de proposer une conception chrétienne de la vie, ceci entraîne corrélativement un devoir d’écouter ses enseignements, l’évangélisation suppose une interpellation réciproque entre Evangile et vie sociale. L’Eglise à temps et à contretemps doit dénoncer le mal, les injustices et encourager tout ce qui est bien et juste. C’est dans cette ligne que l’Eglise doit avertir le peuple et les dirigeants du danger du mal
(+ Rosaire / Mystères joyeux)
4ème jour :
L’amour , la solidarité est un pilier de la paix.
Parole de Dieu : Servir l’autre plutôt que l’exploiter : Mc 10,42-45
Quand on parle d’amour ou de solidarité il faut comprendre le fait de l’interdépendance, ressentie comme un système nécessaire de relations dans le monde contemporain, avec ses composantes économiques, culturelles, politiques et religieuses, et élevé au rang de catégorie morale. Quand l’interdépendance est ainsi reconnue, la réponse correspondante, comme attitude morale et sociale et comme « vertu », est la solidarité. Celle-ci n’est donc pas un sentiment de compassion vague ou d’attendrissement superficiel pour les maux subis par tant de personnes proches ou lointaines. Au contraire, c’est la détermination ferme et persévérante de travailler pour le bien commun ; c’est-à-dire pour le bien de tous et de chacun parce que, tous, nous somme vraiment responsables de tous[6]. Une telle détermination est fondée sur la ferme conviction que le développement intégral est entravé par le désir de profit et la soif de pouvoir dont on a parlé. Ces attitudes et ces « structures de péché » ne peuvent être vaincues – bien entendu avec l’aide de la grâce divine – que par une attitude diamétralement opposée : se dépenser pour le bien du prochain en étant prêt, au sens évangélique du terme, à « se perdre » pour l’autre au lieu de l’exploiter, et à « le servir » au lieu de l’opprimer à son propre profit (Mt 10,40-42 ; 20,25 ; Mc 10,42-45 ; Lc 22,25-27). C’est dans ce sens dont on peut parler de l’amour ou de la solidarité comme pilier ou comme condition de la paix.
– L’amour est un don de Dieu (1Jn4,7); Nous sommes invités à nous aimer les uns les autres comme Dieu nous a aimés : 1°aimer le premier / « Dieu nous a aimés le premier » (1Jn4,19) ; 2°se sacrifier pour l’autre, pour que l’autre puisse revêtir la dignité des enfants de Dieu / « Dieu a tant aimé le monde… » (Jn3,16 ; 1Jn4,10-11).
– L’amour du prochain dépasse les différences (âge, taille, couleur, race, genre, santé, langage, intelligence, richesse, goût…) ; nous sommes créés différents, mais nous devons toujours essayer de dépasser ce qui pourrait tenter de diminuer notre amour .
– L’amour attire l’amour ; « Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux. » (Lc 6,31) ; « Ce que tu n’aimes pas, ne le fais à personne » (Tb 4, 15a).
– Sans perdre de vue la justice et la dignité, l’amour du prochain est nourri par l’humilité : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. » (Mc 9, 33-35) ; « Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu,… Il s’est abaissé » (Ph2,6-11).
(+ Rosaire / Mystères de lumière)
5ème jour :
Avertissement aux riches et la vraie richesse
(Lire la Parole de Dieu : 1Tm 6, 17-19 / « Aux riches de ce monde, ordonne de ne pas s’enorgueillir »)
Méditation :
– Pour pouvoir vivre, se nourrir, se vêtir,… mener une vie digne, on a besoin de l’argent, d’une maison et des biens matériels acquis honnêtement et utilisés raisonnablement.
Il faut éviter la cupidité qui souvent induit dans une recherche effrénée des biens et des richesses (1 Tm 6, 9).
– L’argent et les biens ne sont ni pour gaspiller, ni pour garder pour le simple plaisir de les avoir. Ils sont seulement à considérer comme des moyens dont l’homme peut se servir pour l’entretien de la vie.
– Parce que les richesses constituent le danger de perdre l’essentiel, Jacques traite ce sujet avec radicalité : « Vos richesses sont pourries… » (Jc 5, 1-6).
– Et St Paul considère que l’amour de l’argent constitue la cause de toutes sortes de maux. Parce qu’il conduit à de nombreux désirs insensés et mauvais, qui peuvent entraîner l’homme dans la ruine et provoquer sa perte (1Tm6, 6-10). En effet, l’argent ne fait pas le bonheur. Quand on ne tire pas attention, la richesse peut entraîner dans l’orgueil, l’arrogance et l’aveuglement. C’est pourquoi Jésus Christ déclare heureux ceux qui sont dans la misère (Mt5, 3-12), et que St Paul encourage à vivre dans l’esprit de pauvreté : Que ceux qui ont des richesses vivent comme s’ils n’en avaient pas (1Co7, 29-32).
– L’argent (ou la richesse) ne fait pas le bonheur. Quoique l’on peut en avoir, cela ne peut en aucun cas constituer une valeur qu’on peut considérer comme supérieure à la valeur de la vie d’une personne humaine. En effet, la confiance orgueilleuse dans les biens ne vient pas de Dieu (1Jn2,16).
– La vraie richesse et le vrai bonheur s’acquièrent dans la foi (1Tm 6, 6), dans le fait d’avoir confiance en Dieu, dans le fait d’avoir son coeur toujours ouvert à collaborer avec Dieu et avec les autres, dans la recherche d’une fraternité caractérisée par une vie solidaire et équitable. Une source sûre capable de générer, de façon illimitée, toutes sortes de bien comme c’est promis : «… et tout le reste vous sera accordé » (Mt 6, 33).
– Chercher le Royaume de Dieu et avoir confiance en son amour portent dans un état de sécurité totale, donc la vraie richesse que ni la souffrance ou l’angoisse, … ni la faim, ni la pauvreté, ni le danger, ni quoique ce soit, ni même la mort, ne peut nous arracher (Rm8, 31-39).
– Arriver à la vraie richesse demande d’avoir la grâce et la lumière divines pour une bonne considération des choses. C’est ce que souligne le Père Monier quand il indique St Augustin qui prie : « O! Mon Dieu, guéris donc mon regard ! ». Il trouve que c’est très important notre manière de voir les choses (cf. Père Monier, « Jésus Christ tel qu’il est », éd. 1978, p.115) ; Parce qu’il y a dans chaque chose de l’entourage une richesse qui indique l’amour de Dieu (cf. P. Joseph Kentenich, « Dieu où es-tu ? », éd.1972, p.20).
(+Litanies des Saints)
6ème jour :
La vérité est une condition et un pilier de la paix
Parole de Dieu : « Rejetez donc le mensonge, que chacun de vous dise la vérité, à son prochain, car nous sommes membres les uns des autres”. (cfr Ep 4, 25-32 ).
La vérité est un pilier qui constitue le critère d’ordonnance de toutes les démarches pour bâtir un système social authentiquement respectueux de la personne humaine et sa dignité ; ce système permet l’harmonie sociale. Une vérité qui représente également le trésor soigneusement gardé par l’Eglise, est rendue accessible à tout homme en quête de Dieu, dans la liberté de sa conscience. On comprend dans ce sens que la paix ne peut être instantanée et consolidée, seulement que dans le respect absolu de l’ordre établi par Dieu (Cfr P.T. n° 2)
Dans le même ordre d’idée, une société n’est dûment ordonnée, bienfaisante, harmonieuse, respectueuse de la personne humaine, que si elle se fonde sur la vérité, selon l’avertissement de Saint Paul : ” Rejetez donc le mensonge, que chacun de vous dise la vérité, à son prochain, car nous sommes membres les uns des autres”. (cfr Ep 4, 25 ).
Cela suppose évidemment que soient sincèrement reconnus les droits et les devoirs mutuels. Il n’y a pas donc de paix sans vérité : ” La vérité doit présider aux relations entre communautés politiques et groupes ethniques ou régionaux.
Cette vérité bannit toute trace de racisme; l’égalité naturelle de toutes les communautés politiques en dignité humaine doit être hors de conteste. ( cfr P.T. n° 86 )
Le mensonge, le manque d’objectivité, l’intoxication, la désinformation alimentent la défiance et les conflits dans la société. ( P. T. n° 90 )
Ce souci de la vérité concerne les rapports entre les Etats comme entre les groupes sociaux et régionaux.
La vraie richesse
– Avoir confiance en Dieu, ne pas avoir des soucis : « Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa justice ; tout le reste vous sera accordé » (Mt 6, 25-34 ou Lc 12, 22-31)
(+Adoration // Invitation au jeûne)
7ème jour :
La conversion et la repentance donne la paix intérieure
Parole de Dieu : si vous ne vous convertissez pas , vous périrez tous Lc13, 1-9
– Une voix intérieure qui interpelle la conscience et l’élève vers le vrai bien : Sentiment de culpabilité dans la parabole de l’enfant prodigue : « …Je vais aller vers mon père et lui dirai ; Père, j’ai péché…, je ne suis plus digne d’être appelé ton fils ! » (Lc 15, 11-31)
– « Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous ! » (Lc13, 1-9)
– Péché contre l’Esprit (Mc 3, 29)
– « Laissez-vous réconcilier avec Dieu ! » (2 Co 5, 20)
La conversion commence au moment où je m’interroge si je suis entrain de progresser vers un amour plus grand. Nous sommes pécheurs par rapport à la pureté absolue de l’amour. Cette pureté de l’amour est nécessaire pour que ma vocation soit atteinte , puisqu’il s’agit d’entrer en Dieu et de vivre sa vie. Nous parlons de pureté absolue de l’amour c’est-à-dire d’un amour absolument dépourvu d’égoïsme . Ne vous trompez pas sur le mot ‘pureté’. Nous avons pris l’habitude d’appeler pureté ce qui concerne la chair , le 6ème commandement , la luxure. Il ne s’agit pas de cela mais d’un amour sans mélange d égoïsme. Or les situations dans lesquelles nous nous trouvons, sont causées par le péché d’égoïsme pour ceux qui veulent arriver au pouvoir ou ceux qui veulent s’y maintenir. Il nous faut constater donc que le point départ est impur en moi-même car je suis égoïste même si j’avance d’autres raisons extérieures comme l’ethnisme, le droit …
Dans la gloire de Dieu , j’aimerais comme Dieu aime sans le moindre repli sur moi.
N’allez pas vous interroger sur la question de savoir si vous avez commis un péché ou si vous ne l’avez pas commis ; la question est de savoir si vous marchez vers un plus grand amour et un plus grand bien . Le début de la conversion et de la repentance réside en cela. Je dois donc me reconnaitre pécheur car je suis rempli d’égoïsme. Tous nous avons besoin de la conversion et de la repentance car nous sommes en quelque sorte égoïste. Il y a des gens dont l’idéal est d’être correct : je ne fais pas le mal, vous n’avez rien à me reprocher, je vais à la messe, je cite e rosaire….Etant donné que notre Dieu est un Dieu crucifié , que le pardon divin est lié à la croix , à l’amour qui s’oublie ; je dois comprendre qu’être simplement correct, poli, avec un crucifié , c’est proprement monstrueux alors que les gens meurent comme des mouches , alors qu’ à coté de moi la situation est pourrie . Je dois me repentir et chercher d’agir par amour pour le bien des autres , pour la justice plus grande , pour la protection et la défense de la vie.
(+Rosaire / Mystères douloureux // Sacrement de réconciliation & Jeûne )
8ème jour :
Le pardon et la réconciliation sont des conditions pour la paix
Parole de Dieu : Insensibilité ou manque de reconnaissance dans la parabole du serviteur qui refuse de pardonner (Mt 18, 23-35)
Le terme de la réconciliation peut avoir différentes significations. « Pour certains, il signifie le rétablissement de l’harmonie après une période de conflit. Pour d’autres, il signifie la fin des hostilités entre deux parties ; pour d’autres encore, la réconciliation fait référence à un processus qui commence par le pardon pour les actes passés et s’achève par la paix [7]».
Réconcilier veut dire rétablir ou rendre de nouveau possible une rencontre ou une relation ; tandis que la réconciliation est une série de tentatives en vue de permettre le rapprochement entre deux partenaires afin que ceux-ci puissent aplanir leur querelle et faire la paix. La réconciliation vise avant tout la restauration de la communion entre deux ou plusieurs partenaires. La réconciliation commence par le dépassement du déséquilibre intérieur. En effet, beaucoup de personnes vivent mal ces différentes ruptures, dans leur esprit et dans leur cœur. Elles ont besoin d’une réconciliation avec elles-mêmes. Quelque chose a été détruit en elles qu’il faut reconstruire ; cette dimension personnelle n’est pas à négliger dans l’ensemble du processus. Théologiquement parlant, la CVR permet la reconnaissance publique du victime, ceci revient à la reconnaissance des victimes que Dieu a fait à travers le salut opéré en Jésus Christ. Dieu est à l’écoute du cri du pauvre. C’est pourquoi la réconciliation suppose l’harmonie avec soi-même, avant de s’étendre aux autres, à la nature et à Dieu. Dans la réconciliation, il faut y inclure le pardon pour les croyants en Dieu.
La réconciliation va de pair avec le pardon. Le pardon n’est pas une approbation du mal. Pardonner, c’est pouvoir nommer le mal et reconnaitre que le mal a été commis. Le pardon n’est pas l’oubli du mal. C’est une transformation du mal. Souvent, le pardon ne va pas conduire à une restauration complète de la relation avec le bourreau. Mais il consiste à croire que ma relation avec le bourreau peut être envisagée d’une nouvelle manière.
Le pardon n’est pas l’amnistie. L’amnistie est une décision d’un Gouvernement de renoncer à la poursuite de certains faits ou crimes. L’amnistie ne suppose pas une amélioration des relations avec le bourreau. Souvent l’amnistie est donnée pour des raisons politiques.
Pardonner, ce n’est pas renoncer à la punition des bourreaux. Le Saint Jean Paul II a rendu visite en prison à la personne qui voulait l’assassiner et lui a accordé son pardon. Mais cette personne devait rester en prison.
Théologiquement, le pardon est au cœur du fait d’être chrétien. Pardonner, c’est agir comme Dieu qui nous a pardonnés dans la mort de Jésus Christ. « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi. » (Mt 6, 12 ; Lc 11, 4)
Le pardon est une réponse au commandement de Jésus qui nous a demandé de pardonner soixante-dix sept fois. C’est Dieu qui rend le pardon possible. Loin de vouloir la mort du pécheur , dieu veut sa conversion Ez18, 23 ; Mt 28,19 et Rm12,21
Au niveau politique , la réconciliation et pardon ont un autre sens.[8]
Pour des conflits graves ou plus complexes comme le cas du Burundi, plusieurs étapes doivent être franchies entre autres : Cesser les hostilités, arrêter les comportements conflictuels violents, Agir sur les structures qui ont causé les conflits, la vraie réconciliation exige une transformation profonde dans les attitudes et restaurer les relations de confiance entre les citoyens et l’Etat.
– « Dieu s’oppose aux orgueilleux, mais Il traite les humbles avec bonté… Abaissez-vous devant le Seigneur et Il vous élèvera. » (Jc 4, 6-10)
(+ Litanies de la Sainte Vierge Marie // Sacrement de réconciliation)
9ème jour :
SLENNITE DU CHRIST ROI, PRINCE DE LA PAIX
Appel à la non violence, au respect de la vie et au dialogue inclusif
Du 1er au 8ème jour :
- Prière à l’Esprit Saint : « Viens Esprit Saint, … »
- Enseignement de 10 minutes : sur une valeur de la paix
- Prière : Adoration, Rosaire, Litanies au Sacré Cœur de Jésus, Litanies à la Vierge Marie, Litanie des Saints, …
- Prière spéciale pour le pays : Viens au secours du peuple burundais…
- Conclusion : – Implorer l’intercession de la Sainte Vierge (« En ta bonté ma Mère, en ta puissance, comme un enfant, je mets ma confiance. Je crois et j’espère en tout aveuglement, en toi Mère admirable et ton Enfant.») – Chant à la Sainte Vierge ;
9ème jour : Solennité du Christ Roi de l’Univers , Prince de la Paix
- Intention : inviter au refus des violences et appel au dialogue inclusif pour la paix
- Thème : « Heureux les artisans de paix » (Mt5,9)
- Procession avec banderoles : « Non à la violence !» – « Respect à la vie et à la dignité de la personne humaine ! » – « Oui au dialogue inclusif !»
N.B. :
Dans ces jours de la neuvaine, vous êtes invités à offrir autant que possible :
– Une adoration continuelle là où c’est possible;
– Le jeûne pour ceux qui le veulent et qui le peuvent (le jeûne du vendredi très recommandé) ;
– Le sacrement de réconciliation (surtout avant ou au début de la neuvaine) ;
– La prière pour la paix dans les familles (Rosaires, partage de la Parole de Dieu, litanies des Saints)
Fait à Bujumbura, le 13.11.2015
[1] GS, n. 27 & 3
[2] M.M, n°219
([3] ) FILIBECK G, Les droit de l’homme dans l’enseignement de l’Eglise : de Jean XX II à Jean – Paul II, Libreria Editrice Vaticane, Città del Vaticano 1992, p.133.
[4] M.M 42; Q.A 41, 42
[5] Q A 130 ; R N, 31 ; Q A 135, 144 ; M M, 176 ; P P 19 ).
[6] SRS n°38
[7] Guide de Caritas Internationalis sur le travail de réconciliation, 1999, p.32
[8] Voir module de formation sur la Réconciliation et le pardon fait par Son Exc. Evariste Ngoyagoye , archevêque de Bujumbura, président de ce Conseil intereligieux
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- INVITATION DE MAC BURUNDI
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